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La Maine aujourd'hui. III. L'eau de la Maine

III.    L'EAU DE LA MAINE. QUALITE, QUANTITE ET GESTION.

1.    Qualité.
Comme toutes les rivières, la Maine subit des rejets importants provenant des collectivités ou des sites industriels même si, peu à peu, ceux-ci sont tenus de respecter des normes. Les STEP (Stations d'Epuration des Eaux usées) se sont généralisées, malheureusement, ces stations de traitement sont en général de type "boues activées" et ne filtrent pas tous les polluants.

Pendant plusieurs décennies, l'agriculture, le maraîchage, la viticulture … et les jardiniers amateurs ont utilisé des engrais, des pesticides et des herbicides toxiques pour le sol et l'environnement. Actuellement, on note une réduction notable de l'utilisation de ces produits mais cela reste insuffisant.

2.    Quantité.
Le niveau d’eau dans la Maine est maintenu grâce aux chaussées historiques de faible hauteur (de 1,5 mètre à 2 mètres), qui créent des biefs (Définitions). Ceux-ci permettent :

  •    De garder un certain volume d’eau, particulièrement l’été.
  •    D'éviter, en cas de crue, une montée rapide et violente du niveau de l’eau et l'inondation des populations des villes et villages établis sur les berges.
  •    D’entretenir les zones humides à proximité (deux zones existent en amont de la chaussée des Tanneries, sur les rives gauche et droite.)
  •    De limiter l'érosion des berges et du fond du lit, préservant ainsi la ripisylve1 qui participe à l’auto-épuration de la rivière.
  •    De maintenir une biodiversité acquise au fil des siècles. Ainsi, dans la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type II, située en aval d’Aigrefeuille-sur-Maine, une étude indique que la flore printanière est d'une grande richesse. De nombreuses espèces végétales rares ont été inventoriées, certaines étant protégées au niveau régional. On y a également relevé la présence de la loutre.2

 

Chaussée du moulin Diderot [ comprendre : Guidreau ] à Aigrefeuille-sur-Maine.

Mais, de Saint-Georges-de-Montaigu à la confluence avec la Sèvre Nantaise (Saint-Fiacre), La Maine, est tributaire du barrage de la Bultière.
Situé sur la Grande Maine à Chavagnes-en-Paillers, dans le département de la Vendée, ce barrage d’une hauteur de 21 mètres a été construit en 1995.

Le barrage de la Bultière © DR

Il est principalement destiné à assurer l'autonomie en eau potable des communes de Montaigu, Saint-Fulgent et Les Herbiers. Mais il est également soumis à l’obligation de maintenir un débit minimum dans la Maine. C'est ce qu'on appelle "le soutien d’étiage".

Malheureusement, lorsque les besoins en eau sur la Vendée deviennent plus importants, cette obligation n’est pas toujours respectée.
L'Hebdo de Sèvre et Maine du 26 septembre 2019 écrit : " Les débits sont stables autour de 40 l/s depuis fin août. C’est très faible. D’habitude, la Bultière (en Vendée) apporte plus d’eau, mais compte tenu des difficultés de remplissage du barrage et des besoins, le soutien d’étiage a été réduit".

3.    Gestion de l'eau.
Le territoire français est découpé en six grands bassins versants, chacun ayant une Agence de l'Eau dont le Conseil d'Administration est en général composé de trois collèges de représentants : les usagers, les professionnels de l'eau, l'Etat et ses structures. La Maine est gérée par l’agence de Bassin Loire Bretagne qui englobe 41 départements.

L'outil de stratégie principal de chaque Agence de l'Eau est un document appelé le SDAGE (Schéma Directeur de l'Aménagement et de Gestion de l'Eau). Ce schéma directeur est ensuite décliné en nombreux SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau) adaptés aux différents sous-bassins. Ici, le sous-bassin de la Sèvre.

A ces documents déjà variés s'ajoutent les documents d'urbanisme généraux que le législateur a initiés et que chaque commune, communauté de communes, département et région se doit de produire.

Cette superposition de textes rend très difficile une approche claire de la situation.

Ainsi, s'appuyant sur l'argument de continuité écologique, l'une des orientations du SDAGE, pour lutter contre la pollution et redonner à la Maine un cours plus "naturel", prônait il y a quelques années la destruction des chaussées. Mais, désormais, la loi Climat et Résilience d’août 2021 interdit de détruire "l'usage actuel ou potentiel d'un ouvrage hydraulique" 3. La destruction des chaussées semble donc remise en question, et nous nous en réjouissons.

Notes bas de page :

1 La ripisylve est constituée par l'ensemble des formations boisées (arbres, arbustes, buissons) qui se trouvent aux abords d'un cours d'eau. https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/botanique-ripisylve-253/)
2 Etude SOGREAH avril 2010 commandée par SEVRAVAL. Rapport SEVRAVAL 1971-2011.
3 http://www.hydrauxois.org/

 

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