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La Maine aujourd'hui. I. Cours d'eau aux multiples visages

I.    LA MAINE : UN PETIT COURS D'EAU AUX MULTIPLES VISAGES.

La Maine prend sa source aux Herbiers à 150 mètres d'altitude, au pied du Mont des Alouettes. A ce moment, elle se nomme Grande Maine. Elle s'étire assez paresseusement sur les terres vendéennes puis s'élargit et vit au rythme des biefs1 étagés et des chaussées2.

 

Les communes traversées par la Maine (https://fr.wikipedia.org/wiki/Maine_(affluent_de_la_Sèvre_Nantaise)  (carte Cyril5555)

Elle devient même lac, en Vendée, au niveau de l'imposant barrage de la Bultière, à Chavagnes en Paillers.

Le barrage de la Bultière à Chavagnes en paillers. (https://chavagnesenpaillers-nazareth.fr/2020/11/21/le-cycle-de-leau)

 A Saint-Georges-de-Montaigu, elle est rejointe par la Petite Maine venue des Essarts dans le bas bocage vendéen.

La Maine à Saint-Georges-de-Montaigu : Le moulin des chaussées.
On distingue ici, à l'arrière plan, le pont qui date du Moyen Age, la chaussée, le moulin.

Les deux Maines réunies forment alors la Maine, rivière tranquille qui se dirige vers Montaigu.

Entre Remouillé et Maisdon-sur-Sèvre, elle acquiert de la puissance en raison d'un dénivelé de dix mètres sur six kilomètres.

Très irrégulière, la Maine est sujette à des périodes de basses eaux en été comme en hiver, suivies de crues importantes alimentées par les pluies et les sources du bocage vendéen. Ces irrégularités sont, évidemment, accentuées par son parcours accidenté.

La Maine à Caffino en janvier 2021 ( Photo F. Simon)

Dans ce secteur, de nombreux moulins se succèdent sur ses rives, dans un paysage de coteaux boisés et de terres agricoles. On peut citer : Ecomard, Guidreau, les Tanneries (moulin Bonnet), Reuzard, les Epinettes, la Trélitière et Pont Caffino.

Les moulins entre Remouillé et Saint-Fiacre (Catalogue en ligne EPTB Sèvre nantaise)


A partir d'Aigrefeuille-sur-Maine, elle entre au pays de la vigne et devient plus étroite pour se glisser dans la faille granitique du Massif armoricain, entre les falaises rocheuses de Pont Caffino qui la surplombent par endroits de quarante mètres.

Chaussée et chaos de rochers à Aigrefeuille (www.delcampe.net)

Enfin, elle se jette dans la Sèvre nantaise, à Saint Fiacre sur Maine, en aval du Château du Coing, après avoir parcouru environ 68 kilomètres.  

                                                                            

La Maine au château du Coing.

Le confluent de la Sèvre et de la Maine.

Un peu de géologie et d'hydrologie.

Mais la Maine n'a pas toujours eu le cours que nous lui connaissons aujourd'hui. Avant d'être un affluent de la Sèvre, à la fin de l'ère tertiaire, la Maine se jetait … dans le lac de Grand-lieu.

Comment est-ce possible ?

La vallée d'Aigrefeuille appartient à la partie sud du massif armoricain. Le socle cristallin ancien granitique est constitué de roches hercyniennes de l’Ere Primaire et de roches schisteuses (schistes dégradés). Le socle ancien érodé pendant des millions d'années constituait jusqu'à la fin de l’Ère Tertiaire une pénéplaine drainée par un réseau hydrographique un peu différent de celui que nous connaissons aujourd'hui.

Le fleuve qui devait s’appeler plus tard la Loire, rejoignait l'Océan en empruntant le sud du Massif et contribuait à créer ce que nous appelons le Seuil du Poitou, en un vaste estuaire proche de la région actuelle de la Rochelle. Le cours initial des rivières les entraînaient naturellement soit vers la Loire pour la Sèvre, soit vers le lac de Grand-Lieu pour la Maine. Mais ils furent modifiés par le contrecoup du plissement alpin.

Le plissement alpin qui s'étale sur des centaines de milliers d'années faisant émerger les Alpes et les Pyrénées, a affecté le Massif Central provoquant, outre l'apparition de la chaîne des Puys avec du volcanisme, le relèvement généralisé du vieux Massif. La structure très ancienne, par contrecoup, en a été également modifiée, surtout dans la partie sud du Massif Armoricain. C'est ainsi que la Gâtine Poitevine et Vendéenne a été soulevée légèrement au sud-est, provoquant l'apparition du Sillon de Bretagne, du plateau d'Aigrefeuille, avec comme conséquences l'ouverture de failles et une profonde modification du réseau hydrographique.

Ainsi fut créée la nouvelle embouchure de la Loire.

Par ailleurs, la captation de la Maine par la Sèvre a transformé une paisible rivière côtière en un cours d'eau plus sauvage. Désormais la rivière emprunte une vallée qu'elle n'a pas creusé complètement avec des dénivelés très importants sur une courte distance et  une succession de goulets d'étranglements suivis de biefs plus élargis qui la font ressembler à un cours d'eau de type méditerranéen comme le Var, la Durance ou l'Ardèche.3

 

Notes bas de page :

1 Bief : Partie d'un canal ou d'une rivière comprise entre deux retenues.
2 Chaussée: Ouvrage artificiel transversal de faible hauteur, présent dans le lit d’un cours d’eau permettant de réguler l’écoulement de l’eau. Les chaussées de la Maine sont majoritairement des ouvrages en pierres. 
3 D'après Jean-Pierre RENOUX. Texte écrit à l'occasion de la journée du patrimoine du Dimanche 18 Septembre 2011

 

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