II. La carrière.
12. La fontaine Eugénie.
A l'angle de la maison, côté amont.
"Avant de traverser le pont, on doit remarquer, au milieu d'un massif d'ormeaux et de noisetiers, une charmante petite fontaine qui se cache modestement sous des réseaux de lierre et de ronces ; son bassin, bordé de mousse et de capillaire, est toujours rempli. Cette source, par sa prodigieuse fécondité est très importante : dans les grandes chaleurs, quand les autres fontaines sont taries, c'est elle qui alimente tout le village ; elle a de plus le mérite d'avoir un goût exquis, ce dont il est facile de faire l'expérience." [...]
"Tout près de là, sur un rocher entouré de plantes grimpantes, est gravé le nom de Mme Eugénie Colombel, la femme de notre maire de Nantes, auquel appartient la fontaine que nous venons de signaler ; elle fait partie de sa propriété de l'Ebeaupin située dans la paroisse de Maisdon."
(extrait de "Nantes et la Loire Inférieure"(1850) texte écrit par Elisa Morin.
Qui est cette Eugénie COLOMBEL dont le nom est gravé sur la fontaine ?
Eugénie COLOMBEL née MONNIER était la fille des propriétaires de l'Ebeaupin, cette propriété située au-dessus du coteau dont faisait partie le terrain vendu pour ouvrir la carrière dans les années 1900.
Elle est née à l'Ebeaupin, le 15 juillet 1819, de Julien Henri Constant MONNIER, rentier, et de Victoire Eulalie OLIVIER du PAVILLON.
Eugénie MONNIER épouse le 19 août 1837, à Nantes, Evariste COLOMBEL (1813-1856).
Membre du conseil municipal dès 1843, celui-ci est élu député en 1846. Nommé maire de Nantes le 21 mars 1848 en remplacement de Ferdinand FAVRE révoqué, le 25 juillet suivant, il est le premier maire élu au suffrage universel. Mais le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte met fin à sa fonction le 30 décembre 1851.
Evariste COLOMBEL, Maire de Nantes
(Photo Archives départementales)
Leur fils, Georges COLOMBEL (1838-1894) fut également maire de Nantes, de 1881 à 1885, et aussi de Saint-Julien-de-Concelles. Militant opposé à Napoléon III, membre du parti républicain, il devint assistant d’Ange Guépin commissaire de la République à la chute du Second empire. (Sources)
La fontaine a alimenté pendant un certain temps le puits carré. Vers 1960, elle coulait au niveau de l'actuelle terrasse, donc à quelques mètres du rocher portant son nom. Les locataires et le personnel de la carrière l'utilisaient quotidiennement.
La fontaine en 1960, avant l'incendie. Sur la photo, Dominique P.
Détail de la fontaine en 1960 (eau ferrugineuse)
Au moment des travaux de rénovation de la maison, après l'incendie du 27 janvier 1986, elle a été raccordée aux eaux de pluie.
René, et son frère Jean, maçon, très attachés à cette fontaine qu'ils avaient connue durant toute leur enfance, ont effectué des travaux pour la faire resurgir au pied du rocher gravé "Fontaine Eugénie".
Ils ont également utilisé les pierres plates qui couvraient le puits pour la construction des quatre marches prolongeant l'escalier en ciment qui mène à la terrasse.
Cette fontaine qui coule toute l'année a la particularité d'être très ferrugineuse (comme celle de l'Ebeaupin en Vertou... simple coïncidence ?...)
Malgré les différents travaux effectués à proximité immédiate : tirs de mines, excavation, elle ne s'est jamais tarie
.
La fontaine aujourd'hui.
Détail de l'inscription.
Visible plus facilement le soir, à soleil rasant !
Vestige du puits carré