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La Maine autrefois. III. Source de loisirs. 2 La baignade

2. La baignade

Jusqu'aux années 60, époque où l’eau était (peut-être) de meilleure qualité, on pouvait se baigner ou nager dans la Maine sans être inquiété, aucune autorisation ni interdiction n'y étant affichée.

 A proximité immédiate du porte-vue, les amateurs d'eau fraîche pouvaient "piquer une tête" au Sablon, à Maisdon, à proximité de la Bordelière, ou s'ébattre à la "piscine" de Caffineau, rive gauche, en amont du barrage, à l’aplomb de la Chauvinière.

La piscine du Sablon à Maisdon.
On remarquera, au premier plan de cette carte postale colorisée, le plongeoir rudimentaire de la piscine du Sablon.

Carte Michelin indiquant le lieu de baignade (Baign.) à Château-Thébaud.

 

La piscine de Château-Thébaud.
Sur cette photo, la piscine se situe à gauche, au niveau du banc de sable qui s'avance dans le lit de la rivière. Celui-ci servait, le cas échéant, pour les bains de soleil des demoiselles !
L'accès à partir de Château-Thébaud était difficile : le coteau à descendre, puis "le pré à Pavageau", encore un petit sentier… Monsieur Cubaynes, instituteur entre 1928 et 1951, avait contribué à aménager l'endroit pour un meilleur confort des écoliers. Des baraques disséminées dans le coteau faisaient office de cabines de déshabillage.

Sur la Sèvre, certains espaces étaient aménagés avec des plates-formes et des cabines pour se changer. De véritables piscines ont même été installées, comme à Vertou, et des compétitions sportives organisées. Quatre lieux de baignade étaient encore recensés sur le bassin versant au début des années 2000. 1

On se baignait aussi dans la Loire, à Nantes notamment, mais cette activité était alors réglementée du moins "pendant la saison des chaleurs". Des communiqués dans la presse, comme celui transcrit ci-dessous , rappellent aux usagers les règles établies pour prévenir les dangers de la baignade en rivière et en préserver la moralité !

Journal Le Breton, 18 mai 1831

Transcription

Mairie de Nantes
Baignade en rivière.


   LE MAIRE DE NANTES annonce au public que, comme les années précédentes, les mesures de surveillance qui doivent prévenir les dangers de la baignade en rivière, seront encore établis[sic] cette année sur le rivage de la prairie de Mauves, à compter de ce jour 18 mai 1831 ; et qu'en conséquence un Bateau, monté par deux habiles Nageurs salariés par la Ville, est stationné audit lieu, chaque jour indistinctement, pendant la saison des chaleurs.
   Mais il croit devoir prévenir en même-temps les baigneurs qu'il y aurait beaucoup d'imprudence de leur part à se baigner ailleurs que sur ce rivage, et à dépasser les deux poteaux qui en forment les limites, parce qu'en ce lieu seul, et suffisant pour les hommes, sont organisés des moyens de secours pour les nageurs et autres.
   L' Administration ose donc espérer que les habitants de cette ville aimeront à seconder sa sollicitude et ses efforts dans cette circonstance, en recommandant à leurs enfants et aux personnes confiées à leurs soins, de ne se livrer à la baignade en rivière sur aucun autre point que celui indiqué.
   Elle saisit aussi cette occasion pour rappeller[sic] aux baigneurs que, conformément à son Arrêté du 12 juillet 1820, et à l'Ordonnance de police du 14 mai 1804 (24 floréal an 12), les hommes ne peuvent se baigner aux mêmes lieux où les femmes ont coutume de prendre des bains de rivière ; et que la rive sud de l'Isle Gloriette étant particulièrement réservée depuis long-temps pour la baignade des femmes, le soir, il est expressément défendu aux hommes, par le présent, de fréquenter cette rive pendant la baignade.
   En Mairie, à Nantes, le 16 mai 1831.

Le Maire de Nantes SOUBZMAIN.

 

>   Notes bas de page :

1 Fiche 100 secrets la sevre nantaise

 

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