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La Maine autrefois. II. Usages domestiques. 5 La pêche

5.    La pêche.

La pêche était une activité très prisée, surtout l'été. Sous l'Ancien Régime, les seigneurs détenaient de nombreux privilèges, entre autres le droit de pêche, ce qui incitait les petits pêcheurs à s’adonner au braconnage. Actuellement, le droit de pêche existe mais la pratique reste très réglementée.

Activité de loisir, la pêche constituait surtout un moyen de subsistance. Le poisson rapporté au logis, était cuisiné et mangé, complément alimentaire non négligeable à une époque où les assiettes étaient soigneusement vidées avant d'être nettoyées. Autres temps, autres mœurs. Aujourd'hui, la pêche s'apparente à un sport de loisir. Peu de pêcheurs consomment leurs prises.

On pratique la pêche à la ligne naturellement, avec une gaule de bambou à laquelle pend un fil terminé par un hameçon. Les enfants ne sont pas les derniers à tremper leur fil dans l'eau.

Avec "le bois courant", plus besoin d'attendre des heures que le poisson morde à l'hameçon : un flotteur maintenu par un morceau de bois et une ligne attachée au bout suffisent. L'ensemble est déposé le soir et remonté le lendemain matin avec les prises nocturnes.

Fillettes à la pêche en Vendée, près de Mortagne ( Source : AD Vendée)

 

L'une des pêches traditionnelles les plus populaires est la biguenée ou bignée. Elle concerne les anguilles très nombreuses encore il y a quelques années et classées comme nuisibles jusqu'en  1984.

On commence par ramasser une dizaine de gros lombrics dans les champs. Attention les petits vers rouges classiques ne conviennent pas car il faut les enfiler dans le sens de la longueur sur une ficelle fine et solide de 3,5 mètres de long environ, qu'on forme en pelote.
La pelote est fixée au bout d'une gaule plombée qu'on plonge dans les herbiers. L'agitation des vers ne tarde pas à attirer les anguilles voraces.
Lorsque l'une d'elle s'est laissé piéger par sa gourmandise, il suffit de remonter doucement sans ferrer. L'anguille reste accrochée par les dents et ne retombe que sur la berge, dans le fond du bateau ou dans un parapluie ouvert. Ensuite, il faut user de rapidité et de dextérité pour s'en rendre définitivement maître.

  La pêche à la biguenée  ( Les outils de tradition (Daniel Boucard)

Plus sportive mais aussi efficace est la pêche aux anguilles à la foëne, cette fourche à six ou huit dents rapprochées, qu'on enfonce dans la vase aux endroits où l'eau est peu profonde.
La bosselle ou louve, en revanche, piège ces serpents d'eau en l'absence du pêcheur qui a eu soin de déposer sa bosselle en osier tressé ou en grillage près de la rive, dissimulée par la végétation. L'anguille y entre… mais n'en peut ressortir.

En période de crues, lorsque l'eau est "blanche" donc trouble, on peut faire tremper son carrelet au bout d'une perche dans les contre-courants près de la berge. A la différence des carrelets installés à demeure sur certains bords de mer, ici, ils sont pliants. Une fois la pêche terminée, le pêcheur rassemble comme les baleines d'un parapluie l'armature constituée de solides branches de châtaignier, désolidarise la perche et remonte le coteau avec son lourd matériel sur l'épaule.
Enfin, il y a les filets qu'on tend au travers de la rivière et qu'on ramène à plusieurs, avec la manne qu'on se partagera.
Parfois, les autorités sont obligées de légiférer pour empêcher les excès, ainsi cet arrêté du préfet de Loire-inférieure en date du 9 octobre 1863 " faisant obligation aux pêcheurs qui tendent des filets sur la partie non navigable de la Maine, de laisser une ouverture d’au moins 3 mètres de large."

 

Pêche à la seine [sic] sur la Sèvre au Coin.

 

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