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La Maine autrefois. I. Activités économiques. 3 La tannerie

3.    La tannerie. Le moulin Bonnet.

Comme le rouissage, la tannerie était l'objet d'une étroite surveillance.

Quelques tanneries ont existé sur la Maine, même si elles n'ont jamais égalé l'importance de celles situées sur la Sèvre. A Aigrefeuille, en face du moulin Bonnet dit aussi "des tanneries", de grandes "marmites" étaient creusées sur la berge, directement dans le rocher. Après leur désaffection, bien des enfants jouant dans le secteur y ont mouillé accidentellement leurs culottes, voire plus ! Elles servaient de cuves pour rincer les peaux tannées lors du "travail de rivière" que nous évoquons ci-dessous.

Au XIXe siècle, les tanneurs achetaient généralement les peaux fraîches aux bouchers locaux. Avant la deuxième guerre mondiale, ceux-ci sont regroupés en coopératives ayant à leur tête des mandataires qui vendent les peaux aux enchères. A Pont-Rousseau, on en trouve plusieurs.

Pour transformer une peau de bovin, de chèvre ou de mouton en semelle de cuir ou en empeigne de soulier, plusieurs mois sont nécessaires. La découverte du sulfate basique de chrome comme agent de tannage va réduire cette durée de façon considérable mais nous n'en sommes pas là lorsque les tanneries près du moulin Bonnet sont encore en exploitation !

D'abord, la peau qui a été séchée et conservée dans le sel est mise à tremper dans un grand volume d'eau pour en ôter les impuretés et lui redonner de la souplesse.  C'est le "reverdissage" ou "travail de rivière". Cette trempe a lieu dans d'énormes cuve de pierre ou de bois ou, quand c'est possible, directement dans le lit de la rivière.

Suivent "l'épilage" et "l'écharnage" : Le but de cette étape est d’éliminer les poils ce qui peut se faire par grattage après trempage dans une solution alcaline ou avec de la chaux.
L'écharnage consiste à éliminer tous les tissus sous-cutanés (amas graisseux, lambeaux de muscle, …) à la main, en utilisant le support d'un chevalet et un couteau à écharner, ou à l’aide d’une machine.

L'écharnage ( https://www.le-blog-des-senioriales.fr (Dernier tanneur en Vendée)

Ce "travail de rivière" est l'une des phases de la tannerie la plus sale et la plus pénible.

Les peaux sont ensuite rincées et introduites dans des cuves contenant un jus de tannin de plus en plus concentré jusqu'à l'étape finale où l'on intercale, dans une fosse, les couches de peaux et les couches de tan, souvent constitué d'écorce de chêne broyée.

On laisse le tout au repos pendant plusieurs mois, en fonction du type de peaux.

Puis les cuirs sont accrochés verticalement pour sécher au grand air. Il restera ensuite à les graisser avec du suif fondu ; le "corroyage" et "le finissage" les traiteront selon l'usage précis auquel il sont destinés, pour plus ou moins d'épaisseur et de souplesse.

Cette activité, située en plein cœur d'Aigrefeuille était très polluante, mais on l'ignorait à l'époque et l'on était moins regardant qu'aujourd'hui sur les nuisances olfactives !

 

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