jeu 03 juin 21
L'hommage de l'Amicale Laïque à Zoé
Par Françoise Simon à 22:42 - Rubrique : A propos - Lien permanent
Communiqué de l'Amicale Laïque.
Souriez et foncez. Rien n'est impossible. Voilà ce que nous murmure Zoé depuis l'infini de la mémoire collective qu'elle a rejoint en ce triste 27 avril 2021.
Un an après sa naissance, face au verdict accablant et sans espoir des médecins, ses parents refusent de baisser les bras. Non, ils n'élèveront pas une petite handicapée mais une enfant, leur enfant, à qui ils donneront la vie la plus normale, la plus épanouie et la plus heureuse possible.
A deux ans, son premier fauteuil roulant permet à Zoé de faire un premier pas vers l'indépendance. A partir de là, aidée par un fort caractère, - que certains qualifieront de "bien trempé" – elle n'aura de cesse d'avancer, en entraînant avec elle ceux qui ont le bonheur de la croiser. C'est d'abord l'école primaire de Château-Thébaud où l'équipe éducative l'accueille et l'accompagne dans une scolarité réussie et épanouie. Au passage, elle ouvre le cœur de ses petits camarades de classe et introduit sans le savoir dans leur esprit les notions d'accueil de la différence et de solidarité.
Ses parents refusant l'enseignement adapté qu'on leur propose, elle poursuit ses études au collège d'Aigrefeuille, puis au lycée des Bourdonnières. Les nombreuses et parfois longues hospitalisations ne l'empêchent pas de suivre une scolarité brillante, durant laquelle elle rencontre des personnes exceptionnelles (enseignants, auxiliaires de vie scolaire, personnels administratifs, camarades de classe...). Elle continue à faire preuve d'indépendance, et ses parents d'ouverture, en testant un moment l'internat adapté.
Après deux années brillantes à l’IUT de Nantes, elle rejoint finalement la Roche-sur-Yon où elle réussit haut la main une licence pro, avec félicitations du jury, qui lui ouvre la porte vers un emploi de bureau qui la comble.
Mais croire, au travers de ce parcours, qu'elle ne pense qu'à ses études ou au travail, serait une grossière erreur. Zoé c'est l'appétit, la soif de vivre. Elle participe aux sorties scolaires, aux classes de mer et de poney par exemple, accompagne ses parents à l'étranger et lors des courses qu'ils affectionnent. Au Marathon de Paris, parcourant les Champs Elysées portée dans la joëlette, on ne saurait dire qui d'elle ou des porteurs rayonnent le plus ! Elle aime la vie de famille, certes, mais se coule avec délices dans les frasques de la vie estudiantine, s'amuse, noue des relations fortes et chaleureuses avec ses amis qu'elle tire dans son sillage, et n'oublie pas de céder aux sirènes de l'amour.
Ses 26 ans, Zoé les a vécus totalement, exprimant de chaque minute tout ce qu'elle pouvait en tirer de bon, croquant la vie, refusant l'impossible. Pour nous tous, elle est une leçon de force et de vie.
Elle laisse aujourd'hui ses parents, ses deux sœurs, et ses amis dans la peine ; mais tous, pour elle, affirment qu'ils sont prêts à continuer dans la voie qu'elle a ouverte, une lutte constante à la recherche de l'épanouissement et du bonheur.