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CinétiK - Séance du 1er décembre 2017 à Château-Thébaud

Compte rendu d'Yves ROUTIER, administrateur de la Ligue 44 et de l'Amicale Laïque de Château-Thébaud

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Trente personnes environ ont assisté à la projection de « La Sociale », film documentaire de Gilles Perret, pour cette 1ère séance CINETIK à Château-Thébaud...

Les Français ont tellement intégré la Sécurité sociale à leur vie quotidienne, qu’ils auraient aujourd’hui du mal à imaginer leur vie sans la « Sécu ». Et pourtant la création de cette dernière remonte tout au plus à environ 70 ans … et elle n’existe pas dans de nombreux pays. Le héros du film de Gilles Perret, un syndicaliste, autrefois ouvrier métallurgiste relate la vie d’Ambroise Croizat, également ouvrier métallurgiste syndiqué à la C.G.T, qui deviendra député à la Libération. Au lendemain des Ordonnances d’octobre 1945, auxquelles on doit le système de la Sécurité Sociale, Croizat consacre tout son temps et son énergie à la mise en oeuvre de ces ordonnances. Il est de fait le véritable organisateur de la Sécurité Sociale et il est surprenant qu’il soit quasi-méconnu, y compris par les représentants de l’Etat. D’où l’intérêt de ce film.

La complexité de l’histoire de la Sécurité sociale, de son financement comme de sa gestion, nécessite une certaine connaissance de l’histoire sociale, depuis le Front populaire jusqu’à nos jours, en passant évidemment par la 4ème et la 5ème République.

Nous avons sollicité deux militants, connaisseurs avertis de cette période, qui ont accepté de commenter et d’animer bénévolement le débat consécutif à la projection du film de Gilles Perret.

Thomas Ginsburger, universitaire, sensibilisé dès son jeune âge, pour des raisons familiales, à l’histoire du monde ouvrier, a rappelé la création du Conseil National de la Résistance, qui en 1943 imagine le cadre de la Sécurité Sociale, repris à la Libération par les syndicats, en particulier la C.G.T, pour lui donner vie.

Jean-Luc Souchet, autre militant, s’est particulièrement intéressé à l’histoire locale de la Sécurité sociale depuis sa création et à l’action syndicale dans la gestion de celle-ci. Il est très au fait des évolutions subies par la Sécu et des dangers qu’elle court.

Après les interventions et les explications des deux animateurs, quelques spectateurs ont fait part de leur sentiment, de leur expérience. Notons au passage l’attention attirée sur les déviations langagières volontaires, tel le fameux «trou de la Sécu », le terme de « charges » trop souvent employé pour parler du budget de la S.s, expressions qui laissent entendre que son budget est supporté par l’État, alors qu’il l’est par les contributions des assujettis.

Le débat a d’abord porté sur l’évolution du fonctionnement de la Sécurité Sociale, en particulier après le tournant historique de 1967 - Ordonnance Jeanneney - qui entraîne un paritarisme des organes directeurs, se traduisant par un renforcement du patronat au détriment des syndicats dans les organes de gestion.

Comme on peut l’imaginer, plusieurs remarques ou questions ont concerné l’évolution actuelle de la gestion, et les risques que cette évolution fait courir à la Sécurité Sociale, au moins dans sa forme initiale.

Au terme d’un débat, trop bref selon certains spectateurs, une ultime question : “Que pouvons-nous faire ? “ est révélatrice de cette inquiétude.
Que répondre?….sinon qu’il est nécessaire de sensibiliser les citoyens, et en particulier les plus jeunes, à l’importance de la Sécurité Sociale, à son histoire, aux principes de fraternité et d’égalité de tous sont à la base de sa création, de façon à ce qu’elle revienne à un mode de gestion qui fasse qu’elle dépende des assurés sociaux et non de l’Etat ou de groupes financiers, d’où l’intérêt de projections publiques comme celle de Cinétik.

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